Aujourd’hui, je me suis malencontreusement réveillé à quatre heures du matin. C’est le genre de réveil un peu pénible en général, mais pas cette fois-ci !
Et pour cause, quatre heures du matin, c’est le timing idéal pour se rendre au Marché de Tsukiji ! Ça faisait un moment que j’y pensais mais je n’avais jamais trouvé le courage d’y aller si tôt. Ce matin, j’étais décidé à prendre le taureau par les cornes !
Tout d’abord, qu’est-ce que le marché de Tsukiji ? Pour faire simple, c’est le plus grand marché aux poissons & crustacés du monde. On y trouve un peu de toutes les espèces et surtout, du thon rouge, une espèce en voie de disparition mais très convoitée ici.
Le temps de s’habiller et de sortir de chez moi et me voilà dehors, en pleine nuit, au beau milieu de Tokyo. Je profite de l’omniprésence des distributeurs de boisson automatiques et je me choppe un café bien chaud pour me réveiller. Oui, ici on peut avoir des canettes chaudes et c’est plutôt cool !
Il est 4h45, j’arrive dans le premier métro que je dois prendre et il y a déjà beaucoup de monde ! Je continue comme ça et au bout d’une heure de trajet, me voilà déjà à l’arrêt du marché.
Il est près de six heures, et pourtant il y a une activité folle ! Si le ciel n’était pas encore sombre, rien ne m’aurait laissé penser qu’il était si tôt.
Je passe tout d’abord par le marché aux légumes, je demande rapidement mon chemin puis me je me laisse guider par l’odeur du poisson. C’est pas toujours évident à cette heure-ci mais ce n’est pas insupportable ! J’observe un véritable manège de voiturettes de transports. J’imagine bien que je suis loin de me douter du nombres de transactions qu’il doit y avoir ici !
Très vite, j’arrive au beau milieu du marché (couvert) et je suis ébahi par la variété de produits que j’ai sous mes yeux !
Outre les poissons classiques que je reconnais (c’est à dire deux ou trois espèces), je découvre des crustacés véritablement surprenant.
Sur la photo ci-dessus par exemple, je serai bien incapable de dire de quoi il s’agit. On dirait des sortes de pommes de pain de mer. D’ailleurs si par hasard un lecteur arrive à savoir ce que c’est, je serais bien curieux de le savoir!
Je continue ma promenade et déjà, mes papilles se réveillent. La vue du poisson frais me laisse imaginer des saveurs dont je ne doute même pas de l’existence.
Un peu plus loin, je reconnais enfin un poisson ! Je suis presque sûr qu’il s’agit de thon (rouge?) qui est en train d’être préparé.
J’ai la sensation d’être le témoin d’un monde parallèle ! Entendez par là qu’il est un peu plus de six heures du matin et que tout le monde semble déjà bien réveillé alors que la plupart des autres personnes dorment. En plus de cela, je passe complétement inaperçu, personne ne fait attention à moi et je prends un malin plaisir à immortaliser ces moments.
J’ai marché une petite vingtaine de minutes complétement au hasard dans le labyrinthe qu’est ce marché et je pense avoir eu une bonne vision de ce qu’il en était. Je me dis qu’il est temps d’aller goûter les fameux sushis les plus frais du monde glorifiés par tant de guides. Signe du destin ou non, c’est pile au moment où je me décide de sortir du marché qu’un homme de la sécurité vient me voir et me fait gentiment comprendre que je n’ai pas le droit d’être ici. Figurez-vous que l’heure légale de visite du marché est à partir de neuf heures ! Je ne boude pas mon plaisir d’avoir eu la chance d’être spectateur de cette scène incroyable alors que je n’en n’avais pas le droit ! J’imagine bien que si j’avais dû attendre trois heures supplémentaires, il en aurait été bien autrement.
Escorté par mon protecteur, je marche vers la sortie et j’aperçois le Saint Graal du marché: la vente aux enchères du thon rouge. Il s’agit d’une scène surréaliste, où des énormes thons congelés sont couchés par terre et où un commissaire priseur s’étouffe en criant des tarifs tout en remuant vivement sa tête. Indescriptible. Je demande l’autorisation de prendre une photo, voir même de filmer la scène mais c’est impossible. Dommage.
Une fois sorti de la zone non-autorisée, j’aperçois l’envers du décors: une montagne de déchet! Ce Mont Fuji miniature est impressionnant à voir.
En parallèle, c’est toujours très actif à l’extérieur !
Je continue ma route et me dirige vers le quartier des sushis. Ils sont réputés pour leur extrême fraicheur: il s’agit donc d’une étape incontournable pour toute personne séjournant à Tokyo. Nous sommes en pleine semaine et je suis loin de m’attendre à trouver autant de monde ayant eu la même idée !
Rien que pour le premier que j’aperçois, on m’annonce un peu moins de deux heures de queue. Il est 6h30, je suis un peu fatigué par la courte nuit et il est hors de question d’attendre si longtemps. Je marche et aperçois dans une rue parallèle un autre Sushiya (restaurant à sushi) qui ne semble pas encore ouvert. A l’intérieur cela s’active ardemment et à l’extérieur une courte queue se forme. Je me décide donc à attendre ici. Le restaurant ouvre et je fais partie des huit personnes autorisées à rentrer: quelle joie !
Le chef cuisinier prépare son coin de travail pendant que l’on nous sert du thé vert. On prends notre commande et je choisis un plat de sashimis (fines tranches de poissons) histoire de pouvoir goûter le plus de produits possibles sans me couper l’appétit avec trop de riz.
Finalement, j’aurais attendu encore une bonne vingtaine de minutes car les personnes sont servies par groupe. Étant le dernier entré je serais le dernier servi.
Il y a de tout dans ce resto, des touristes comme moi, mais aussi trois salary-man et un couple de japonais. Par ailleurs, je me rends compte que la file d’attente à l’extérieur est devenue très longue, au point d’atteindre facilement les deux heures de queue évoquées précédemment. Décidément, j’ai été chanceux ce matin. C’est finalement mon tour d’être servi.
Je ne sais pas si la photo est très expressive, mais une chose est sûre, les produits étaient d’une qualité exceptionnelle. Je prends letemps de déguster chaque produit, de laisser fondre les sashimis de saumon dans ma bouche, de laisser aux arômes le temps de s’exprimer… Un délice. Je termine par la soupe miso, très bonne elle aussi, puis je cède ma place. Pour les intéressés, cet endroit s’appelait le « Bentomi ». Malheureusement la devanture est écrite en japonais et il vous sera difficile de la retrouver (j’ai moi même lu le nom du restaurant sur le menu).
Quelle matinée ! J’ai eu la chance de visiter un secteur interdit au public près de trois heures avant son ouverture officielle. Je pense qu’on temps normal il aurait fallu obtenir une autorisation spéciale pour y accéder, mais cette fois-ci on dirait qu’il y a eu une faille dans la sécurité !
En résumé, si vous pouvez y aller, allez-y ! En revanche je ne peux pas vous garantir que votre expérience soit la même à partir de neuf heures. En dehors de la quantité de curieux supplémentaire, j’imagine bien que la queue pour les restaurants de sushis sera interminable ! Bon courage !
Maxime