Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de pouvoir mettre à l’épreuve la réputation du restaurant Okuda. Le Chef aux cinq étoiles (deux restaurants 3 et 2 étoiles à Tokyo) s’est lancé dans l’aventure parisienne il y a un peu plus d’un an maintenant.
Définissant sa cuisine comme philosophique, le virtuose prépare ses œuvres dans le style Kaiseki. Ainsi, ce ne sont pas moins de neuf plats qui se succèdent, impressionnant.
L’arrivée dans le restaurant vous plonge immédiatement dans le Japon traditionnel. Accompagnés de deux femmes en kimono, nous nous rendons à notre place. Les femmes parlent japonais, je comprends quelques mots mais ne leur dit pas tout de suite !
Nous sommes installés dans une petite pièce où deux autres couples dînent déjà. Les meilleures places, devant le Chef étaient déjà réservées pour ce soir.
Très vite, je découvre le menu du soir. Un menu unique qui assure la fraicheur et la qualité des plats servis. Il change très régulièrement, et chaque visite est différente.
Le repas commence par une mise en bouche exquise qui aurait presque pu suffire à elle-même. Dés de thon, langoustines à la gelée de pomme verte, algues pulvérisées et makis de Dorade m’emportent dans un doux rêve aux effluves japonaises.
Je déguste un délicieux thé vert et me prépare au deuxième plat, celui que j’ai préféré. Il s’agit d’un bouillon clair à la quenelle de crevette, omelette et champignon Shiitake. Si le nom ne m’a pas impressionné plus que ça, les saveurs dégagées étaient incroyables, le genre de plat qui donne envie de manger lentement.
A peine le temps de redescendre, il faut commencer le troisième plat. L’assiette de sashimi: sèche, thon bleu et langouste. Nul doute que la soirée est rythmée par le son des vagues. La femme nous explique qu’il faut plonger le sashimi de sèche dans la fleur de sel et le manger lentement, longtemps. En effet, le goût se libère progressivement. Tout est bon, même la fleur de sel qui est beaucoup moins forte que notre sel habituel !
Le quatrième plat, le filet de Daurade et le Homard enroulé de jaune d’œuf cuit se présente, tout comme le début de satiété. L’assiette reste très bonne mais le niveau commence à redescendre doucement. J’ai néanmoins été agréablement surpris en retrouvant cette sorte de chips de poisson si particulière que j’avais goûté au Japon. C’est difficile à voir sur la photo, mais il s’agit de la lamelle présente sous la feuille jaune et sur la Daurade: elle est composée de plein de minuscules poissons frits ! En parallèle, je déguste un verre de saké parfumé à la clémentine, parfait.
Le cinquième plat est composé de deux petites pièces de bœuf Wagyu de Kagoshima déposées sur un composé de Miso. Le tout repose sur une feuille de Magnolia, elle-même reposant sur du charbon de bois encore chaud, original. La viande était incroyablement fondante. Le Miso quant à lui était peut-être un peu trop salé pour moi.
Le sixième et dernier plat salé était un peu superflu, je n’avais plus très faim ! Comme conscient de cette possibilité, on vous présentera un grand plat pour vous demander à quel point vous avez faim. Il s’agit de riz avec du crabe, quelques légumes frais et croquants (navets, carottes…), ainsi qu’une très bonne soupe Miso.
Enfin, voici le dessert. Deux fines tranches de poires avec une sorte de petite chapelure déposées sur de la confiture de figue, une petite gelée citronnée et un sorbet pour couronner le tout. Moi qui ne suis pas trop sucré aie beaucoup aimé ce plat.
Au final, le repas aura duré près de deux heures. Les saveurs se sont succédées et le dîner aura le mérite de rester longtemps dans votre mémoire. Si je vous ai donné envie de voyager sans prendre l’avion, pensez à réserver votre place sur le site du restaurant.
Si vous avez eu la chance d’y passer une soirée, n’hésitez pas à en parler dans les commentaires !
Maxime
Merci pour cet article clair et précis ! Bravo. Les plats sont très de saison, l’automne est vraiment présent avec les champignons et les feuilles de ginkgo, bravo au chef aussi !
J’ai prévu d’y aller bientôt mais j’ai eu la chance d’aller à son nouveau restaurant : Sushi Okuda, qui lui aussi mérite le détour.